Se Souvenir

« Tant que le souvenir d’une personne disparue marquera nos pensées, cette personne restera en quelque sorte vivante dans nos mémoires et le restera encore pour longtemps, à nous de le vouloir ». Bruno

En entrant par l’entrée nord de notre cimetière, en passant par l’allée centrale, au niveau de la troisième rangée sur votre gauche soit la troisième tombe à partir de l’allée vous trouverez une tombe quelque peu singulière. Celle-ci parait très sobre et simple. Elle campe au milieu des autres tombes de nos défunts depuis de nombreuses années. Tellement longtemps que l’on ne sait plus exactement l’origine de celle-ci.

Les inscriptions sur la tombe nous donnent les indications suivantes A la mémoire du Sergent Yves Quénet Du 24ème Régiment d’infanterie Né le 16.10.1915 à Quimper (Finistère) Tombé le 22.06.1940 près d’Oberhaslach Mort pour la France (plaque déposé par le souvenir Français Le 25 mars 2014)

La vie de ce soldat n’aura même pas duré 25 ans. Né au début de la première guerre mondiale et décédé au début de la seconde, il aura vécu les événements de 1936 à l’âge de 21 ans.

Beaucoup de zones d’ombre jalonnent pourtant son petit bout de vie. Etait-il marié, avait-il déjà un ou plusieurs enfants, y-a-t-il des descendants directs ou indirects? J’ai essayé de reconstituer les derniers moments de sa vie car et ce n’est pas faute d‘avoir effectué des recherches mais malgré cela, il aura été très compliqué d’avoir des renseignements précis.

Les associations qui essayent de collecter des informations et les diffuser sur des sites spécialisés sont nombreuses. Je citerais entre autres « le souvenir Français » qui fait un travail remarquable dans le cadre du devoir de mémoire et des recherches sur les disparus, recherches souvent difficiles pour assembler les pièces de puzzle de ces vies détruites.

Le sergent dont il est question, appartenait au 24ème régiment d’infanterie et d’après les premiers recoupements, serait parmi les premiers morts de cette journée du 22.06.1940. Il serait, d’après certains témoignages transmis verbalement dans notre village, tombé non loin de "la maison forestière du Ringelstein". Il semblerait s’être posté en forêt afin de retarder la progression des Allemands, avant que ceux-ci en grand surnombre ne se dirigent sur Oberhaslach et ensuite Urmatt pour prendre les troupes françaises à revers. Il n’avait quasiment aucune chance de s’en sortir indemne et surtout n’avait jamais envisagé de se rendre à l’ennemi.

Il fut tué et son corps sera inhumé dans le cimetière de Still. La raison la plus plausible est la suivante : étant tombé sur notre ban communal, il s’avérait logique de l’inhumer dans notre village.

De mémoire d’habitants, son casque était posé pendant longtemps sur la croix de sa tombe, ce qui permettait de la repérer très facilement. Une plaque commémorative sera déposée en sa mémoire le 25 mars 2014 par le souvenir français.

L’histoire ne s’arrête pas là, puisque je continue mes recherches sur une hypothétique descendance directe ou indirecte. J’invite ceux et celles qui auraient quelques bribes de souvenirs transmis par les plus anciens de ne pas hésiter à me les transmettre également.

Notre devoir de mémoire doit rester vivant.

A suivre………..

Dans le prochain numéro, un article parlera plus globalement de la situation en 1940 avec l'épisode entre Oberhaslach et Urmatt.

Rédigé par Bruno Helbert

Still-Info n° 313 novembre 2021

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