Comme nous l’avions relaté dans notre édition de novembre 2021-février 2022, je reviens sur la journée du 22 juin 1940 durant laquelle je vous contais la disparition tragique du sergent Quénet.

Avant tout quelques rappels sur les événements de 1940

Le 10 mai 1940, les Allemands attaquent la France en contournant la ligne Maginot.

Le 15 juin 1940, ils franchissent le Rhin à hauteur de Marckolsheim. Les villes de Colmar, Mulhouse et Strasbourg sont successivement prises les 17, 18 et 19 juin.

Sur le canal du Rhône au Rhin, les écluses et les ponts ont sauté sur ordre du général Cousse, trois jours avant l’offensive.

Lors de leur retraite, les troupes françaises détruisent une partie des infrastructures, plus de sept-cent ponts (ferroviaires et routiers), des usines comme la sucrerie d’Erstein, la raffinerie de Pechelbronn ou encore les centrales électriques de Strasbourg et de Kembs.

Le 22 juin 1940 est signé l’armistice qui ne fait aucune mention à propos de l’Alsace et de la Moselle qui sont occupées jusqu’en juillet 1940 avant d’être annexées de fait au IIIe Reich.

Malgré cela, des combats continuent car les unités n’ont reçu ni information ni ordre de la part de leur commandement.

Et pendant ce temps non loin de notre village

En ce 22 juin des fusillades commencent et des claquements de balles tombent dans le Meisenwald (la forêt des mésanges) entre Urmatt et Oberhaslach.

Le combat a lieu en direction d'Oberhaslach.

La 9ème Compagnie du 3ème Bataillon du 226ème RI vient se mettre à la disposition du 21ème bataillon du 24ème régiment d’infanterie à Urmatt et s'installe à la lisière du Meisenwald.

C’est à ce régiment que le sergent Jean-Yves Quénet, inhumé dans notre village, appartenait.

Contre des effectifs trois fois supérieurs les Français vont s'incliner après d’âpres combats.

La journée sera particulièrement meurtrière : 12 morts du côté français et 6 du côté allemand ainsi qu'une quarantaine de blessés.

De nombreuses maisons auront également été détruites.

Les morts sont enterrés au cimetière communal d’Urmatt. Les tombes sont adossées au mur ouest vers le bas.

N'ayant pas trouvé assez de cercueil pour les inhumer, la moitié sera inhumée à même la terre.

Les soldats allemands seront exhumés le 26/8/1940 et transférés au cimetière militaire de Mutzig (connu sous le nom de Heldenfriedhof) avant de regagner l'Allemagne.

En 1947, 10 tombes de soldats français sont encore au cimetière communal et sont entretenues par des gens du village mais ces corps seront également exhumés.

Certains regagneront leur village d'origine tandis que d’autres seront transférés à la Nécropole Nationale du Donon à Grandfontaine.

Sources : Une partie du texte est inspirée des documents du site MemorialGenWeb.org

Rédigé par Bruno Helbert.

Still-Info n° 314 mars 2022

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